Voici un article vous présentant les dernières actualités IA dans le Search Marketing : un point de situation Collection Automne 2024, histoire de vous fournir une vue synthétique.
Nous vous avions présenté en février 2023 les enjeux liés à l’IA dans un article de « IA générative: ChatGPT et Bard vont-ils révolutionner nos métiers ? ». Cet article prise de recul vous aidera à mieux comprendre comment le marché a évolué depuis et à détecter les opportunités à saisir, dans un secteur technologique qui évolue vite. Au gré de nos découvertes et des actualités, nous publierons régulièrement d’autres articles sur le sujet (à un rythme semestriel environ), histoire de vous aider à y voir plus clair.
Les composants de l’IA : les enjeux technologiques de l’industrie informatique
Un petit rappel pour refixer le cadre de référence : l’IA ne se résume pas à une interface type Chatbot en mode génératif.
Les enjeux se situent sur 3 étages :
- Des données bien qualifiées façon Big Data (normalisation), et des données entrainement pour permettre le machine learning (modèles de fondation)
- Des algorithmes qui calculent vite et bien grâce à une belle puissance machine (processeurs dédiés)
- Une interface innovante, permettant le dialogue Homme Machine et des raisonnements / analyses
Il s’en suit une multitude de jeux de données d’entrainement, de puces, d’algorithmes et d’interfaces. L’IA étant une tendance lourde, tous les acteurs ont investigué depuis plusieurs années le sujet, depuis les universitaires, jusqu’aux grands acteurs, avec également une myriade de nouveaux entrants. ChatGPT a démocratisé le sujet, maintenant tout le monde cherche à prouver la valeur ajoutée / le ROI de ces technologies, par des cas d’usage et outils dédiés.
La nouveauté de 2023, c’est l’arrivée des premières IA Génératives multimodales (capable de traiter et générer des données de différents types) : GPT4 (Mars 2023) bimodal, Gemini 1.5 (décembre 2023) pleinement multimodal, avant que GPT-4o (Mai 2024) le soit de manière plus complète. La multimodalité est l’enjeu de 2024. En 2027, selon Gartner, 40% des solutions GenAI seront multimodales (1% en 2023).
Tous les acteurs travaillent à être les premiers à atteindre une AGI (Artificial general intelligence ie. l’IA Forte), c’est à dire une machine au niveau de l’homme, capable d’effectuer n’importe quelle tâche dont un humain est capable, disposant de capacités cognitives similaires à l’humain. Certains avaient annoncé cela pour 2030/2040.
Quel outil / modèle AI privilégier ? Des benchmarks multiples permettent de mesurer les avancées et comparer les différents modèles / outils IA. Et des outils en ligne permettent aussi de se faire une idée, tel Artificial Analysis.AI.
L’arrivée de Pure Players dans le Search IA, pour détrôner Google
Google travaille depuis plusieurs années à l’intégration des technologies (RankBrain / Bert). En 2023, il a déployé tout d’abord aux Etats Unis les AI Overviews (ex SGE Search Generative Experience), puis dans une centaine de pays, mais pas encore en Europe (IA Act oblige). Et il intègre aussi ces nouvelles techologies dans ses smartphones et sa suite d’applications Google WorkSpace.
A savoir : en février 2023, Google publie ses principes généraux en ce qui concerne sa gestion des contenus générés par IA. En résumé :
- Google récompense les contenus de Haute Qualité (i.e qui respectent les critères EEAT), nonobstant la façon dont ils sont produits.
- La technologie peut aider à créer des contenus utiles de manière innovante, ou des façons créatives de présenter de l’information.
- L’IA fait partie du processus de création du contenu, et ce n’est pas nouveau (ex: résultats sportifs, les prévisions météorologiques et les transcriptions). Google l’utilise lui-même, et il a travaille en continu pour détecter des contenus non qualitatifs (ex: SpamBrain lancé en 2018, amélioré en 2021 et utilisant l’IA)
- A l’inverse, l’utilisation de l’automatisation (y compris l’IA) pour générer du content dans le but principal de manipuler le classement dans les résultats de recherche enfreint ses règles concernant le spam.
En parallèle, d’autres grands acteurs ne sont pas resté les bras croisés :
- Microsoft / Bing améliore son Copilot, et continue de soutenir OpenAI (10 milliards de dollars investis)
- Meta a commencé le déploiement de Meta AI dans Facebook & Instagram
- OpenAI a lancé SearchGPT & ChatGPT Voice, et travaille à la création de son propre navigateur Web (NLWeb)
- Perplexity a fait une percée, il est soutenu par Amazon / Jeff Bezos
- Amazon poursuit le développement de ses modules Q, développe son API Bedrock, mais surtout investit massivement dans plusieurs acteurs majeurs du secteur :
- Dans Anthropic (Claude AI) pour 8 Milliards de dollars via AWS, aux côtés d’Alphabet. Anthropic pourra tirer profit des puces accélératrices d’AWS Annapurna Labs (Trainium, Inferentia et les futures), et faciliter l’entrainement de ses modèles. En contrepartie, Amazon va accéder en avant première aux innovations de la start up
- Dans OpenAI pour 4 milliards en septembre 2023, aux côtés de Microsoft
- xAI travaille sur son modèle Grok, et a réussi le tour de force d’installer un supercluster de 100 000 GPU Nvidia Blackwell H200 en 19 jours, alors que les autres acteurs prennent 4 ans pour une telle quantité
- Apple travaille toujours sur son propre moteur de recherche, et a déployé Apple Intelligence sur des smartphones
- Tiktok propose un moteur de recherche qui est plébiscité par les jeunes davantage que Google (source étude Adobe) , tout comme YouTube
- et les français ne restent pas en reste : Mistal et H dépassent certains des précédents déjà. L’agent Runner H est par ailleurs déjà capable de lancer des actions, permettant ainsi l’automatisation de taches et processus, à travers n’importante quelle interface graphique.
Les Big Four (Amazon, Microsoft, Meta et Alphabet) ont investit, au Q3 2024, pas moins de 60 milliards de dollars dans l’AI. Au cumul pour la seule année 2024, le total dépassera 200 milliards (dont 75 milliards pour Amazon AWS).
D’autres acteurs feront sans nul doute leur apparition, avec à la clef des innovations de rupture. De belles choses sont arrivées dans le secteur de la traduction / multi-langue. Tout le monde expérimente, tâtonne, avec un Google qui a une longueur d’avance dans la réflexion sur la qualité des données.
A noter que l’IA a déjà fait irruption dans l’Ads : vos campagnes PPC en profitent aussi !
Un point d’attention : la profondeur des données. Le jeu de données sous-jacent n’est pas toujours très récent. Tous travaillent à une intégration quasi en temps réel avec intégration des actualités. Certains médias passent des accords (financier) avec certains afin de leur permettre d’exploiter leur travail journalistique. Avec de vrais questionnements à la clef (fake news / indépendance).
Les IA à suivre dans le traitement de l’image
Les grands acteurs (Adobe Firefly / Microsoft Copilot / Canva Dreamlab / etc) ont intégré ces technologies IA Generative.
Istock (Getty Image), le leader de la vente d’image aussi, avec l’aide de Nvidia Picasso.
D’autres acteurs sont aussi apparus, avec pour chacun des forces et faiblesses voire un positionnement clair sur une niche (ex : les logos, la vidéo, les illustrations, etc.). Ils sont particulièrement à suivre (même si de nouveaux entrants feront sans nul doute leur apparition) :
- Flux,
- Recraft (avec une belle interface de travail)
- Midjourney,
- Dall-E,
- Redpanda
- Ideogram,
- RunwayML,
- etc.
D’autres sont même spécialisés dans la conversion texte to image, image to video, voire sur la création de véritables avatar video (coucou les deep fakes).
Pour tester facilement ces différents modèles, des acteurs privés ont mis en place des API facile d’accès, telles Replicate
Les enjeux éthiques de l’IA : le législateur européen a avancé (IA Act)
Les innovations dans ce secteur sont nombreuses et rapides. Les risques autour de ces nouveaux usages sont devenus criants. En Europe, le législateur a investigué ces thématiques, pour arriver à une législation spécifique applicable à partir de 2026 (IA ACT). L’Europe est ainsi précurseur, comme elle l’avait été avec la RGPD.
Avec un débat outre atlantique, pour savoir si il ne faut pas trop brider les acteurs alors qu’ils sont encore dans des phases exploratoires.
A noter que les acteurs commencent à s’entendre sur le marquage des contenus (normes C2PA), notamment sur les textes et visuels.
En conclusion : quels opportunités pour les entreprises ?
Les 2 années qui viennent vont sans nul doute bousculer nos manières de travailler.
- Le ROI de ces technologies est en train d’être démontré, avec l’avènement d’outils et d’agents compagnons autonomes.
- Les navigateurs commencent à intégrer l’IA Générative.
- Firefox intègre depuis la version 130 (septembre 2024) un module d’accès à plusieurs agents conversationnels. ChatGPT, Gemini, Mistral et les autres chatbots sont facilement accessibles en standard.
- Chrome déploie des possibilités de personnalisation ou de recherche ou d’aide à l’écriture, via l’outil maison Gemini, tout comme Microsoft Edge l’avait fait avec Bing auparavant
- Les suites bureautiques ne sont pas en reste, avec des GenAI texte mais surtout Image / Video. Les grandes applications métiers vont suivre. Des acteurs arrivent sur le marché avec de frais applicatifs en mode Saas (ex: Recraft), on quitte enfin le mode chatbot.
- Les agents, qui permettent d’interagir avec le monde physique, commencent à sortir, c’est la grande priorité 2025.
- L’Automation 2.0 est en marche, cela va nous interesser fortement dans le marketing.
- Les navigateurs commencent à intégrer l’IA Générative.
- Plus que jamais, il faut tester, et expérimenter, pour ne pas être dépassé (monter sur le bateau sera alors trop dur, vous subirez).
- Côté SEO SEA, le leader actuel Google est bousculé.
- Microsoft revient dans la partie via OpenAI et son intégration de LLM Maison (Copilot)
- De beaux challengers émergent également (ex: Perplexity)
- OpenAI a conclu des accords avec Apple, négocie avec Samsung pour être intégré dans ses smartphones, mais aussi avec de grandes plateformes (des secteurs voyage, vente au détail, nutrition et immobilier) pour intégrer ses outils de recherche conversationnelle directement sur leurs sites web. Il compte beaucoup sur son NLWeb pour se diffuser, à l’heure où Google (Alphabet) est menacé de scission pour abus de position dominante.
- Plus que cela, les usages de recherche d’information des internautes évoluent Gartner a annoncé en février 2024 que le volume des moteurs de recherche devrait chuter de 25 % d’ici 2026, en raison des chatbots IA et d’autres agents virtuels.
- Plus que jamais, les éditeurs de sites doivent se concentrer sur la production de contenus uniques utiles aux clients et aux clients potentiels, démontrant l’expertise, l’expérience, l’autorité et la fiabilité. Bref, il va falloir démontrer davantage sa valeur ajoutée.
- Avec à la clef de vrais enjeux de protection de la propriété intellectuelle (histoire de ne pas être victime de pillage par GenAI)
- Google a réorganisé en octobre ses divisions Search & Ads pour accélérer l’intégration des technologies IA dans les applicatifs, mutualiser les moyens et les connaissances afin de rester à la pointe
- Les équipes de Gemini vont être pilotées par la division DeepMind.
- Prabhakar Raghavan, responsable de la division Google Search (moteur de recherche & Ads) devient Directeur Technologique.
- Son successeur, qui a joué un grand rôle dans la feuille de route IA de Google, le déploiement RCS et Google Fi, reprend en charge les divisions Recherche, Publicité, Géolocalisation et Commerce, histoire d’accélérer l’intégration
- L’équipe Google Assistant (appareils connecté & domotique) va rejoindre la division s’occupant des Plateformes & Matériels (Plateforms & Devices aka Android, Pixel,etc.)
- Lors de la présentation de ses résultats financiers 3T2024, son PDF Sundar Pichai a indiqué que Google utilise désormais l’intelligence artificielle pour produire 25 % de son (nouveau) code. Les lignes générées sont validées ensuite par les ingénieurs. Sa production logicielle est donc déjà partiellement automatisée.
- Il est possible de se démarquer en ayant une approche plus humaniste : quittons les contenus insipides générés de manière industrielle sans relecture, pour parler à ses cibles avec humanité et authenticité ! Soyons créatifs, générons des émotions ! L’IA va permettre d’être plus performants et plus pertinents, mais il va falloir aussi remettre de l’humain
- L’avènement des robots humanoïdes est proche (d’ici 3 ans), maintenant qu’on est capable d’avoir de l’intéraction vocale (ChatGPT Voice).
- Boston Dynamics, ancienne filiale de Google et désormais propriété de Hyundai, propose des robots impressionnants d’agilité. Ils sont en train de transformer Atlas en Full Electrique (exit l’hydraulique).
- Tesla a fait le buzz avec son Optimus, en entretenant le flou autour de ses réelles capacité à évoluer en totale autonomie ou à être précis
- Figure AI (soutenu par OpenAI et Jeff Bezos) a fait bien mieux via son Figure01, et son Figure02 a été déployé dans une usine BMW USA (site de Spartanburg, situé à Greer en Caroline du Sud)
Notre position : Un outil ne fait pas tout dans le marketing, il ne peut pas remplacer un expert, sauf sur des taches de base. Pour piloter l’outil et en tirer le maximum de fruits, il faut être précis, et donc avoir le recul nécessaire pour guider l’outil et le pousser au maximum de son potentiel. L’IA va booster les compétences, et permettre plus de créativité en nous déchargeant des tâches à faible valeur ajoutée.
De notre côté, nous suivons et testons ces évolutions avec nos clients, a commencer par les textes & image, mais aussi via les campagnes Ads ou les fonctionnalités eCommerce. Nous ne manquerons pas de vous en faire un retour dans de prochains articles.
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